– Tu n’es pas une fille, Rosa, tu es un miracle. Fernest se pencha et cueillit une petite fleur qu’il lui glissa dans les cheveux. Pourquoi m’aimes-tu ? – Je t’aime… parce que tu en as besoin. – Ce n’est pas une raison. – Alors je t’aime parce que j’en ai besoin.
Rosa essaya de voir les voyageurs en contrebas. Ils étaient trop loin, et dissimulés par le relief. Elle ferma les yeux et sentit leur présence, leurs émotions, leurs douleurs et leurs peines. Elle s’écarta pour regarder Fernest, puis elle détourna te regard comme pour se mesurer au glacier, colossal nuage pétrifié sur le flanc de la crête. Elle resta ainsi longuement avant de reprendre la parole. – On ne m’a jamais aimée, Fernest.