» Le Petit Chaperon rouge a été mon premier amour. Je sens que si j’avais pu l’épouser, j’aurais connu le parfait bonheur. » Charles Dickens.
En reprenant cette citation, Bruno Bettelheim souligne à quel point le grand romancier avait compris l’importance capitale du conte de fées et le charme qu’il exerce sur nos premières années. Cette imagerie, mieux que tout le monde, » aide l’enfant à parvenir à une conscience plus mûre, afin de mettre de l’ordre dans les pressions chaotiques de son inconscient « .
Tel est en effet le postulat de ce livre majeur oú Bettelheim nous éclaire sur la fonction thérapeutique des contes de fées sur l’enfant et l’adolescent jusqu’à la puberté. bien loin – contrairement à une idée reçue – d’être traumatisés, les jeunes auditeurs et lecteurs reconnaissent dans l’histoire une situation inconsciente ; ils y découvrent les épreuves à venir ; le roi et la reine sont les » bons » parents, la marâtre, la sorcière, l’ogre étant les images fantasmatiques des parents méchants et frustrants. Mais tout finit bien, par le succès et le réconfort : en s’identifiant au héros ou à l’héroïne, l’enfant exige cette fin heureuse, synonyme pour lui du bonheur possible.
Grâce à cet ouvrage, illustré d’exemples d’un patrimoine sans âge, des Mille et Une nuits aux frères Grimm, de Cendrillon à Blanche-Neige et à La Belle au bois dormant, nous n’avons plus le même regard sur ces contes de fées qui offrent à l’enfant une chance de se comprendre mieux au sein du monde complexe qu’il va devoir affronter.