« On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l’usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en écho, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n’aurons plus besoin que d’un rêve pour nous éveiller. »
Ce rêve, c’est Parleur, marcheur venu de nulle part, qui va l’apporter aux gueux et aux roturiers de la Colline, une année où l’hiver, la dîme et la disette se conjuguent pour les condamner à choisir entre la mort et la révolte.
Histoire d’une utopie impossible, rêve d’une autarcie fouriériste où se reconstruirait un monde préservé, humain et libre, ce roman inclassable et brillant utilise le merveilleux pour mieux mettre en question le réel. Ayerdhal, avec son goût pour la subversion des modèles, a réussi là un magnifique récit d’aventure et de révolte qui détourne les éléments du roman de quête pour leur donner une profondeur nouvelle.